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le forgeron de thalheim

qu’il a jugés dignes de sa sympathie, de sa confiance. Ah ! quel bonheur c’eût été pour mes vieux jours, s’il avait seulement vu que tu es belle ! Mais, non ! Rien ! Il n’a eu des yeux que pour Suzanne. Ton secret, le mien, deviendra le sien, et il sera bien gardé, ne t’inquiète pas. Il t’aime comme une sœur et plaindra sincèrement ton sort.

La fille de Jean Schweizerl épouser un Allemand ! Singulière destinée, à laquelle je n’avais pas rêvé.

Mais, à propos, qu’y a-t-il de. vrai dans les bruits du village, au sujet du forestier et de Suzanne Teppen ?

— Le sais-je moi-même ? Il m’a assuré qu’il ne pensait pas à elle.

— Heureusement pour lui, fit le bûcheron, retrouvant toute sa colère. D’ailleurs, Suzanne aime Robert, et c’est une personne qui ne se laissera pas imposer un mari.

Au revoir, Georgette, ne t’effraie pas jusqu’à mon retour.

— Au revoir, père.

Et Jean sortit de la maison. Mais, au lieu de se rendre à la forge, comme il en avait d’abord conçu le projet, il se dirigea vers l’endroit de la forêt ou étaient les bûcherons,