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le forgeron de thalheim

bert possédait le cœur de Suzanne et pouvait compter sur le concours de la mère, bien que peu efficace. A tout prendre, le sort du forgeron de Thalheim était encore le meilleur. Aussi, le lendemain, quand il se remit à l’ouvrage, le jeune homme se promit de ne pas désespérer, et surtout de se montrer digne de la confiance que Suzanne lui témoignait. C’est dans ces dispositions, excellentes sous tous les rapports, même aux yeux de la veuve Feller, que Jean Schweizerl, le soir, avait trouvé son jeune ami.

Robert avait accepté la délicate mission d’aller trouver le forestier avec beaucoup de répugnance et peu d’espoir dans une heureuse issue. Pour ce père malheureux, il oubliait tout : le rival odieux, le soufflet non vengé et la haine du patriote. Il sentait la gravité de la situation, et ne se faisait aucune illusion sur les conséquences qu’un refus de la part d’Otto Stramm pouvait avoir pour l’employé.

Tout en marchant le long de la route — car de la forge au centre du village de Thalheim il y a un bon bout de chemin — il préparait son entrée en scène. Robert comprenait que, pour réussir, il devait effacer autant que pos-