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le forgeron de thalheim

moi, brisé par le malheur ; si vous aviez entendu les paroles de haine et de colère qui lui sont échappées en me révélant sa misère, celle de son enfant, vous n’hésiteriez pas sans doute à sauver la jeune fille qui vous aime de toutes les forces de son âme naïve. Ayez donc pitié d’elle ! Jean Schweizerl vous pardonnera.

— Eh ! pourquoi : n’a-t-il pas élevé sa fille dans de meilleurs principes ? Allez donc !

— Oui, je m’en vais, dit tout à coup Robert d’une voix mordante, n’étant plus maître de son indignation. Ah ! si nos Alsaciennes pensaient comme moi, au lieu de croire à vos sourires menteurs, elles vous jetteraient au visage tout le mépris que vous m’inspirez. Non contents de vous être emparés de cette terre qui vous maudit, vous exécrera toujours, vous mettez encore toute votre mauvaise foi à séduire nos cœurs simples ; vous êtes ensuite trop lâches pour réparer le mal que vous avez causé. O Alsace, combien de temps devras-tu subir encore la honte de la défaite !

— Sortez ! vous dis-je, ou je vous chasse comme un insolent que vous êtes.

— Pas n’est besoin de me chasser, car je m’en irai déjà, regrettant à présent d’avoir