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LE FORGERON DE THALHEIM

Feller, le père de Suzanne avait débuté pauvre comme Job. La chance, la chance capricieuse avait fait le reste.

Robert ne s’était pas encore demandé quel intérêt il avait à passer auprès de la tuilerie Teppen, lorsqu’il allait chez le bûcheron Jean Schweizerl, et, pourtant, il lui eût été difficile de renoncer à l’innocent plaisir de saluer, ou seulement d’entrevoir la blonde fée qui répondait au doux nom de Suzanne. Depuis quelque temps — on était en juillet — ses promenades avaient pris cette direction constante. Autrefois, alors qu’il n’avait pas la tête emplie de regards bleus et de sourires roses, il explorait, dans ses sorties, un peu tous les environs ; mais à présent, sa mère le regarde, en secouant la tête, prendre invariablement le chemin du haut par la tuilerie du père Teppen, pour faire une visite au père de Georgette. Et elles se renouvellent tous les dimanches, parfois même à la tombée de la nuit, après la fermeture de la forge, les promenades de son fils !

— Sûrement il aime Georgette ! se disait la veuve Feller, cherchant des raisons pour expliquer la conduite de Robert.