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le forgeron de thalheim

Enfin, attendons, puisque tel est ton bon plaisir ! fit-elle encore, en se rendant dans une des chambres situées au-dessus du rez-de-chaussée où était Georgette, tandis que Robert regagnait la forge où Thomas s’essayait les bras sur une grosse barre de fer rougie.

Pendant ces deux semaines, la maison de la veuve Käthei avait été témoin de sombres douleurs. Georgette, que les frayeurs éprouvées la nuit de l’inondation avaient abattue, s’était mise au lit le soir même de leur arrivée à la forge et, deux jours après, son enfant mourait avant d’avoir vu le jour. On avait cru, un instant, que la bûcheronne ne résisterait pas à son mal ; mais sa robuste nature triompha de la maladie et des appréhensions de ses amis. Elle vécut.

Käthel disait que le bon Dieu avait été juste de faire un ange de la petite créature. Robert ne manifestait aucune opinion à ce sujet, bien qu’il fût heureux de l’issue qu’avait trouvée cette pénible situation. Quant à l’ouvrier Thomas, s’il ne disait rien, il n’en pensait pas moins à la fille de Jean Schweitzerl, et même il n’était pas trop jaloux de la mémoire d’Otto Stramm.