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le forgeron de thalheim

croyait plus la force de lutter contre l’impossibilité et se résignait.

L’arrivée du forestier Otto Stramm avait été pour lui un heureux événement, puisque, par là, l’occasion d’exercer son état lui était offerte. Il ne songea qu’à cette conséquence imprévue. Comme il avait la réputation d’un honnête homme, tranquille et travailleur, Otto Stramm ne fit aucune difficulté de lui confier la coupe entière que l’État avait ordonnée pour cette année-là. C’est sur les indications fournies par la mairie que l’employé de l’administration des forêts fut mis en relations avec le bûcheron. Ils avaient été satisfaits l’un de l’autre.


Otto Stramm avait emporté de l’auberge de Gaspard Tonder un gros ferment de haine contre Robert Feller, qui, sans plus se gêner qu’un insolent qu’il était, du moins au dire du forestier, avait appelé les habitants de la glorieuse Germanie un peuple d’assassins. Il en référa aussitôt au premier représentant de l’autorité du cercle dont dépend Thalheim. Mais déjà le surlendemain il recevait une lettre qui lui enjoignait de ne pas