Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
le forgeron de thalheim

si moi-même le reconnus : il était maigre à compter ses os. Il n’a pas oublié cela, à coup sûr !

— On lui pardonne pour cette fois, mais qu’il n’y revienne plus.

Au revoir ! père Jean ! Faites travailler ferme !

— Au revoir ! Bien de l’honneur ! Pour ça, oui, on va s’y remettre, au travail !

Et, tout en maugréant contre les Allemands si susceptibles, il reprit sa bonne hache.


Une demi-heure après, Otto Stramm arrivait en vue de la maison du bûcheron, où il savait trouver Georgette. Elle était là, en effet, occupée dans le verger. Dès qu’elle l’aperçut, suivant la lisière du bois, une rougeur empourpra ses joues, légèrement pâles sous ses cheveux noirs. Pourquoi cette visite, à elle qui était ainsi seulette ?

Le forestier avait déjà été deux fois à la Ravine, et les deux fois il avait songé à la jeune fille en s’en retournant au village. Elle avait fait une profonde impression sur lui, et pourtant il n’était pas homme à unir sa destinée à celle d’une personne dont la position sociale n’avait rien de bien tentant. Mais, il pensait à la