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le forgeron de thalheim

ger des réparations et t’entendre avec le charron Conrad Willmer.

— Parfaitement.

Thomas exécutait déjà l’ordre du tuilier.

— Bien, bien ! fit ce dernier. Un verre de vin ne sera pas de trop, Käthel.

— Je le pense comme vous, Joseph Teppen, dit la mère Feller, et aussitôt elle se mit à servir ses hôtes inattendus.

Robert, arrivé dans la chambre à la suite de Teppen, sentit une main veloutée et mignonne saisir la sienne et la presser furtivement. Il se retourna : c’était Suzanne qui remerciait, à sa manière, le brave jeune homme à qui elle s’imagina, dès ce jour, être redevable de la vie.

Une demi-heure après, à la tombée de la nuit, Joseph Teppen et sa fille quittaient la forge, très satisfaits l’un et l’autre de l’aimable réception que la veuve leur avait faite. Le tuilier menait son cheval par la bride, et Suzanne, la charmante Suzanne, trottinait d’un air crâne sur la route poudreuse. Peut-être ne conservait-elle pas une trop grande colère contre le fougueux animal, qui, par sa folie, avait offert à Robert la précieuse occasion