Page:Côté - Bleu, blanc, rouge, 1903.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


REQUIESCAT IN PACE


À Mademoiselle Yveline B.

R epose doucement, ô pauvre cœur de vierge
E ndormi dans les lis fleurissant ton cercueil !
Q ue tout soit blanc et pur : la mort n’est pas un deuil,
U ne étoile pour toi scintille comme un cierge,
I lluminant le tertre où ta pâle beauté
E nfouie à jamais va se changer en rose
S ous le baiser ardent du chaud du soleil d’été.
C omme elle est bien ta sœur, la fleur à peine éclose
À sa tige arrachée, avant d’avoir vécu
T on destin est le même, et tu quittes la terre

I gnorant de l’amour le sublime mystère !
N e pleurez pas son sort ; tout d’avance est prévu :

P ar de là les éthers, la rose naît encore,
A ux rayons immortels de la nouvelle aurore,
C ar rien ne doit finir : le Maître des splendeurs
E n sa bonté prend soin des vierges et des fleurs !