Page:Côté - Bleu, blanc, rouge, 1903.djvu/57

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ses naïves inspirations sur le battement des flots contre la grève ; la musique emprunte au rossignol d’harmonieuses cantilènes. En livrant ses secrets au lecteur studieux qui l’interroge fiévreusement penché sur ses cornues, ou l’œil braqué sur le télescope, le Livre admirable a créé la chimie, la physique et l’astronomie.

Au petit, dont l’intelligence dort encore, le grand Livre offre d’amusantes distractions : de grands oiseaux fantastiques, dont la queue en roue lance des feux artifice de pierreries, de grosses mouches ressemblant à des topazes ou des rubis volants, de larges fleurs blanches qui glissent sur l’eau comme de petits bateaux, d’autres mignonnes fleurettes bleues, jaunes lilas, des élégantes avec des minois chiffonnés de jeunes coquettes.

Au garçonnet, à la fillette, la prévoyance des fourmis, l’industrie du castor, l’ardeur travailleuse des abeilles, offrent d’utiles leçons. Au vieillard, dont le corps s’incline vers la terre, le spectacle des mondes se balançant dans l’espace donne l’espérance d’une immortelle patrie.

Ah ! que de sublimes élèves ont fait leur cours dans ce Livre : Homère, Virgile, Socrate, Platon, Aristote, Newton, Thomas d’Aquin, Saint-François de Sales.

« Les cieux racontent la gloire de Dieu, » chante le psalmiste !

Les hautes sciences vous effraient, vous aimez le roman les idylles honnêtes, la pastorale ingénue ?… Écoutez la bluette du rouge-gorge à sa bien aimée. Voyez son empressement à lui plaire : quels amours délicats ! Il butine tout le jour, heureux de lui apporter, le soir, un grain de mil, une cerise, un appétissant petit ver… Croyez-vous qu’il guettera le départ de son voisin pour aller fleureter avec sa voisine ? Ah ! non, le vent mauvais de l’adultère ne souf-