récits portent l’empreinte du pouce déformateur.
Nous avons à rechercher l’emploi du temps de ceux qui prirent en mains nos destinées pour savoir s’ils « ont bien rempli leur journée », comme disait Titus, à partir du moment où Papineau leur mit un monde nouveau entre les mains. Nous avons à établir la balance des services qui nous ont été rendus par les grands libéraux et dont nous aurons demain oublié les noms comme leurs belles actions, si nous n’entreprenons pas de les sauver de l’oubli. Nous avons à déterminer la valeur de leurs actes qui, par le recul du temps, nous apparaissent aujourd’hui en leurs justes proportions car ces héros sont nos créanciers, nous leur devons notre reconnaissance, puisque notre génération, par couardise ou par indifférence, n’a rien tenté pour perpétuer la gloire de ceux qui méritent les hommages de tout un peuple.
Cette reconstitution est nécessaire et c’est la tâche que nous avons voulu nous imposer. Pieusement, nous essaierons d’exhumer, de mettre en valeur la pléiade libérale qui a contribué aux pages les plus glorieuses de notre histoire depuis la conquête.
C’est dans le passé qu’il faut descendre pour retrouver le véritable libéralisme.
Étrange chose. Les siècles semblent reproduire dans leur cours les invariables et éternelles phases de l’existence humaine. Plus que jamais, cette vie en est sous toutes ses formes à la vieillesse et au déclin, à l’épuisement de toute sève libérale et généreuse, après avoir eu sa jeunesse pleine d’éclat et une forte maturité, il y aura près d’un siècle, à l’époque où Papineau avec un groupe de patriotes enthousiastes