Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/150

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familles et des partis. Ici, rien qu’un nom : l’histoire dira le reste.

Jamais l’adulation ne transmit que le souvenir de l’intrigue. Triste souvenir que celui-là !

À l’extrémité méridionale de l’Italie, dans les lieux que le Vésuve arrose de son écume, le voyageur rencontre une pierre qui porte cette inscription : « Ingrat pays, tu n’auras pas mes os ! » Cette pierre recouvre les restes du vainqueur d’Annibal. Que les 67 Académies composent un jour un éloge funèbre aussi court et aussi superbe que celui-là !




Heureux les morts !

Heureux ceux qui meurent jeunes, quand l’amour et l’amitié s’épanouissent dans leurs cœurs comme des fleurs printanières !

Heureux ceux qui meurent dans les batailles, quand la Gloire a ceint leurs fronts de palmes vertes !

Heureux ceux qui meurent pour la liberté ! La Liberté, c’est la Vie. L’esclave meurt à toute heure du jour.

Heureux ceux qui meurent pleins de force ! La maladie est plus cruelle que la mort.

Heureux ceux qui meurent fiancés ! La réalité est fatale aux rêves.

Heureux les morts, quand ils ont mérité de se reposer !