Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/316

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gnes est sauvage comme le chamois qui se laisse mourir dans l’esclavage ; jamais vous n’en verrez un seul traîné par un valet, au bout d’une chaîne de fer. Il y a des Suisses qui reçoivent la solde des rois et combattent sous leur livrée. Les délices de la vie des palais leur font oublier l’honneur ; ils quittent leur terre natale, par bandes nombreuses, au son des instruments joyeux. Jamais ces hommes-là n’ont chassé dans les défilés du Schreckhorn. — Gloire à toi, Liberté ! »

« Un pêcheur de Fluelen : « Le poisson frotte ses écailles sur les pierres les plus profondes, la mouette fait son nid dans les crevasses les plus cachées du Seelisberg ; jamais la main de l’oiseleur n’a maculé ses plumes. Ainsi, dans les abîmes de mon cœur, la liberté réside. — Gloire à toi, Liberté ! »

— Une femme de Steinen : « Liberté ! c’est par toi que mes entrailles sont devenues fécondes, je te consacre mon premier-né. Avant qu’il n’aille exercer son œil dans les tirs de carabine, je veux former son cœur par le récit de notre histoire glorieuse. — Gloire à toi, Liberté ! »

— Un Anglais : « Bienvenue soit la liberté parmi les nations ! Bienvenue soit-elle dans les îles vertes, sur les mers capricieuses, au faîte des monts, comme au fond des vallées ! Dieu et mon droit ! — Liberty all ! — Gloire à toi, Liberté ! »

— Un Frrrançais : « Que deviendrait l’homme si son cœur cessait de battre ? Sur quel axe tournerait le monde si Paris ne le guidait plus ? Paris !