Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/423

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III. — Pieuse nation, tu chantes du fond des vallées :

Fanatisme à l’œil séducteur, Jésuites pères de la foi, vrai Dieu catholique, je vous élèverai des autels sur les cadavres de ceux qui ne croient pas.

Je baptiserai mes nouveaux-nés et j’ensevelirai mes morts au son des cantiques. Les Jésuites formeront les âmes de mes enfants. Car toute instruction philosophique engendre l’orgueil ; et l’orgueil déplaît au Dieu qui se fit homme et vécut parmi nous.

L’Éternel a fait alliance avec les Fribourgeois ; il a déployé son arc-en-ciel sur nos toits, et sa faveur souffle sur nous comme une brise de mer.

Sa main s’abaissera sur nos ennemis. Il les battra comme le fléau bat les gerbes ; il les renversera, comme le tonnerre renverse les édifices fragiles. Le règne des méchants est éphémère ; fortifions-nous dans la voie de l’Éternel.

Les cloches de la cathédrale sonneront encore comme aux jours de Wilmergüen. Les hymnes solennelles résonneront de nouveau sur nos orgues magnifiques. L’évêque Marillet, le saint homme, apôtre et martyr, rentrera dans sa bonne ville et montera les degrés de l’autel, revêtu de l’étole brillante.

Nous élèverons des statues à Maillardoz et à Carrard, les héros qui nous conduisaient aux champs du meurtre. Nos femmes baiseront les pieds des RR. PP. de Jésus.