Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/428

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temps de la Terreur, ces trois mots étaient écrits sur les murs de l’Abbaye. Les Vaudois ont aussi gravé leur devise, Liberté et Patrie ! sur le portail de la prison de Chillon. Réjouissez-vous, prisonniers d’État, vous êtes libres ! Réjouis-toi, Bonnivard, infortunée victime des guerres de religion !

Esclavage ! Tyrannie ! Mensonge ! Aussi bien pourrait-on inscrire ces trois mots sur tous les étendards modernes. Les paroles sont des paroles : ne jugez les hommes qu’à leurs actes.


IX. — Ils appellent cela une alliance ! Dérision ! Je connais aussi l’alliance du planteur et du nègre, celle de l’Autriche et de l’Italie. L’isolement vaut mieux.

Non, ce n’est pas ainsi qu’on émancipe les peuples. Ce n’est point ainsi qu’on leur fait aimer et la libre pensée et la libre existence. Dès que les hommes ne sont plus libres, ils sont 250 malheureux : ceux qui asservissent comme ceux qui sont asservis.

Et c’est en ton nom, Christ, homme superbe qui t’égalas à Dieu, c’est en ton libre nom que les soldats pointent les canons contre les villes et que les prêtres se pendent aux cloches pour sonner le glas des Saint-Barthélemys.

Toi qui te révoltas contre la divinité de l’Inconnu, ils te peignent maintenant sur les bannières de la superstition ! Toi qui relevas la femme lapidée et ressuscitas Lazare, ils condamnent pour ta gloire les femmes adultères et les pauvres qui