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SOUVENIRS DE LAUSANNE.




« Lausanne ! et toi, Ferney ! vous avez
abrité des noms auxquels vous devez le
vôtre ! »
(Byron.)


252 Elle est belle, Lausanne, l’orientale, avec ses jardins suspendus, ses fraîches promenades et les grands parcs qui l’entourent. Ses tours massives, les fortes flèches de ses églises, son pont colossal jeté sur un torrent attestent la puissante ténacité du peuple qui l’habite. Les Romains n’ont pas fait plus solide.

Ses maisons de pierre se groupent capricieusement sur les flancs de collines gigantesques, ses tuiles rouges brûlent au soleil. Les torrents courent sur ses pieds, les sapins étendent leurs rameaux sur ses toits. Le ciel a disposé pour elle un pavillon si bleu, le lac, des bains si purs ! Elle est joyeuse, le dimanche, quand elle court au Léman et qu’elle donne la clef des eaux à toutes ses nacelles.

Les jeunes gens altérés d’amours recherchent les froides vapeurs qui dorment sur les eaux ; les