Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/45

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durant les premiers temps de son séjour à Lausanne, avec le temps la réalité suisse se fit sentir à lui : la misère, l’intolérance, la corruption, — là comme partout, — et l’hospitalité, le droit d’asile devenant toujours plus un vain mot. Le gouvernement radical vaudois était aux mains d’un ex-ami des communistes, vrai type du renégat au pouvoir, le fameux Henri Druey, qui bientôt montra ses griffes. Des lettres de Lausanne, par exemple dans le Républicain du Centre (Limoges), l’étude inachevée de Cœurderoy, Du droit d’asile (La Voix du Proscrit, Paris, 16 août-6 sept. 1851), les Jours d’Exil, etc., nous permettent de suivre ces persécutions incessantes. Un réfugié badois, W. Schmitt, fut poussé au suicide ; Cœurderoy décrit ses funérailles dans des lettres à l’Union républicaine (20 avril 1850) et à la Voix du Peuple (Paris, 22 avril ; lettre non signée, mais qui doit lui être attribuée). La corde du pendu fut envoyée à Druey. Entre-temps les réfugiés de Lausanne, Cœurderoy parmi eux, démasquèrent le mouchard français Schnepp, qui resta quelques semaines en prison à Genève (hiver de 1850-51) ; dès lors les proscrits comprirent qu’on allait leur rendre impossible le séjour en Suisse. Je connais une protestation contre l’expulsion du réfugié lombard Varé (dans la Tribune suisse de Lausanne ; réimprimé entre autres dans le Bon-