Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/54

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que je suis un être sociable, et que les hommes ne m’ont laissé que ma plume pour communiquer avec eux. D’ailleurs, je m’inquiète peu du jugement du public, ne reconnaissant qualité à personne pour condamner ou absoudre celui qui obéit à son attraction.

Cette pensée paraîtra sans doute peu révérencieuse aux chiens couchants de la popularité : — Qu’importe, si elle est vraie ? L’homme n’est pas né pour fléchir le genou devant ses semblables comme un mendiant ; mais pour marcher la tête haute, comme un travailleur, au milieu d’un monde ligué contre lui.

4 Notre société n’est rien, hélas ! qu’un labyrinthe de trahison, un cirque de carnage, où chacun cherche à conserver sa tête aux dépends de celle des autres.

Malheur à celui qui croirait apaiser les loups et les chacals en implorant leur clémence !