Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/190

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D’où il suit que la pierre et l’eau, comme l’os et le sang, sont les deux éléments antinomiques d’une création ; — que leurs derniers ouvrages sont la terre actuelle et l’homme qui l’habite ; — que la terre et l’homme sont naissables, périssables, temporaires : la première comme le furent les êtres agglomérés antérieurs que nous confondons sous la désignation collective de chaos, de mondes lymbiques ; le second comme le furent les êtres individuels antérieurs que nous appelons ver, insecte, oiseau, mammifère et singe.


L’île n’est-elle pas au continent ce qu’est la muqueuse à la peau ? De même qu’on appelle muqueuse la peau interne, ne puis-je pas appeler l’île un continent maritime ? Et de même que la muqueuse se change en peau sous l’influence de l’air, et la peau en muqueuse sous l’influence des humeurs : de même l’île ne se transforme-t-elle pas en terre au contact de l’atmosphère, et la terre en île à mesure que l’envahissent les eaux ?


En sorte que c’est une trame toujours la même, produite par le contact des éléments pierre et eau, qui sert de base à toute existence. — En sorte que la formation de l’humus, par le rapprochement du sable et des matières organisées, n’est qu’un des 108 mille phénomènes accessoires d’une révolution bien plus infinie. — En sorte que la grande découverte de Pierre Leroux, renouvelée de Pythagore,