Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/231

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que mon existence se consume dans un pareil milieu, je souffrirai l’ostracisme. — Je suis de l’Avenir, mon pays est bien loin !


Et si c’était là tout ! Mais il me faut pleurer sur l’exil même. Ah ! ceux qui plus tard liront ces lignes ne pourront jamais croire que les chefs de parti et leurs esclaves aient osé me calomnier, me poursuivre par tous moyens, me mettre au ban de l’émigration, 136 comme ils disent, moi qui me suis épuisé de travail pour leur tracer un rôle utile dans le monde[1] !

À votre aise, Messeigneurs de la démagogie, vous me mettez à l’index de vos séides, et moi je vous mets à l’index de l’Humanité, de la Révolution, de l’Avenir, de la Justice et du Bon sens ! Je vous défie de combattre franchement mes opinions sur vous-mêmes, en face de moi, dans les assemblées du peuple. Et je vous condamne à l’atroce supplice que le grand Gibelin fait subir au comte Ugolino dans le cercle le plus noir de son Enfer. Il vous reste peu de cervelle, vous vous la dévorerez l’un à l’autre, sans pitié !

  1. Voy. entr’autres l’épilogue De la Révolution dans l’Homme et dans la Société, et l’introduction de Hurrah ! ! ! ou la Révolution par les Cosaques. Dans mes publications précédentes, j’ai si souvent esquissé le rôle de l’émigration, j’y reviendrai si souvent encore dans la suite, ce sujet est tellement moi, si je puis dire, que je suis forcé de l’effleurer seulement toutes les fois que je le rencontre et qu’il ne sera traité complétement que dans l’ensemble de mes ouvrages et particulièrement dans ces Jours d’Exil.