Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/119

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le grand Réparateur ? Sera-ce son héroïsme qu’il célébrera dans ses chants ? Ne sera-ce pas plutôt le bon droit et le courage de Marie Capelle, sa grande victime ?


Je veux devancer le jugement de la postérité :

L’Avenir t’exécutera, Société du Monopole ! — Toi qui respectes et pratiques la monstrueuse loi du mariage à vie ! Toi qui places pour toujours la femme sous la dépendance de l’homme ! Toi qui la dépouilles à jamais de tout droit civil et politique, de toutes ressources, de toute profession ; qui lui retires jusqu’à son nom, et l’abandonnes déshéritée, seule, palpitante, au milieu d’un monde qui demande impitoyablement la mort du faible !

Toi qui la rives par les chaînes de l’intérêt aux flancs, au sort, aux caprices de son seigneur et maître ! Toi qui lui imposes comme devoirs toutes les volontés de son mari, qui la flétris quand elle fait un faux pas, et célèbres cependant la gloire de l’homme qui la trompe ! Toi qui lui retires enfin jusqu’à la direction, jusqu’à la possession des enfants de son amour !

Rutilant Avenir, roule, emporte, dévore cette Société dans tes vagues de feu ! — Hallali ! !


344 L’avenir vous punira, vous les hommes, les tyrans qui avez fait cette loi si parfaitement à votre image : sans délicatesse, sans amour et sans justice ; qui l’avez rédigée tout en votre faveur  : lâche, oppressive à la femme, infaillible, irrévoca-