Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/174

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dilemme reste toujours posé : to be or not to be : — mourir ou faire mourir : — that is the question !

That is the question ! Vous ne pouvez y échapper, civilisés ! Et maintenant, qui de vous, plats-gueux, placé dans cette alternative cannibalesque, épargnerait les jours de son prochain bien-aimé ? Qui les épargnerait surtout quand ce prochain est laid, sale et bête, comme l’était M. Lafarge ? Pas un, je l’affirme, ne se suiciderait pour le sauver !


Ah ! Société civilisée ! Messaline obèse dont l’estomac et les sens ne s’éveillent plus, ne se lassent plus ! C’est toi, la garçonnière, qui rapetisse la femme, la rends coquette, jalouse, haineuse, vaniteuse, griffeuse comme la chatte domestique et l’esclave de couleur. Et quand une nature privilégiée se dresse contre tes rigueurs et se fait justice comme elle peut, c’est toi, la vraie coupable, qui la poursuis, l’insultes, la pends, la décapites et flétris sa mémoire. Ah ! les juges qui ont condamné madame Lafarge, les chicquanous ! je ne voudrais pas être dans leurs fourrures d’hermine !

Ah Société lâche, impunie, voleuse, tu veux maintenir tes droits d’aubaine et toutes les unions cimentées avec la fange de tes contrats, tu veux les maintenir quand même ?… Eh bien donc tu courras tous les risques de révoltes ; depuis l’émeute qui chante innocemment, jusqu’à l’assassinat qui frappe sans parler !


Il y avait beaucoup de femmes qui priaient leur