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Il a deux ailes pour l’atteindre, l’Espérance et la Liberté. Et s’il croit ne pouvoir jamais le saisir dans cette existence, à rien ne valent pour l’empêcher de mourir les digressions des philosophes. — Je l’affirme sur mon âme, le Suicide décimera les hommes tant qu’ils n’auront pas trouvé la voie qui conduit au Bonheur.


XVII


Si je n’espérais plus rien, absolument rien ici-bas, je me suiciderais sans scrupule…

Je me suiciderais parce que je suis libre. — Et je ne considère pas la Liberté comme un vain mot ; je l’étends au contraire jusqu’au droit de m’ôter la vie si je la prévois à jamais malheureuse. Et qui donc, mieux que moi, pourrait juger de mes chances de bonheur ? Vous qui me condamnez pour avoir porté la main sur mon corps, pensez-vous qu’avant de m’y décider, je n’aie pas bien combattu bien souffert ? Ah ! plus que vous apparemment ! — Il n’est en vérité que les philosophes pour imaginer qu’un homme se détruise par partie de plaisir, et pour afficher la prétention de le faire comparaître à leur tribunal.


XVIII


Je me suiciderais parce que j’ai la conviction