Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/117

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mais qu’elle forme le caractère organique le plus constant de la folie, du moins de celle qui tient directement aux altérations du système nerveux. Il semble même que l’inflammation des meninges et des anfractuosités cérébrales peut se rapporter au même vice, puisque, toute inflammation entraîne, ou suppose surcroît d’énergie et d’action vitale dans le système artériel, et une diminution proportionnelle de cette action dans les autres systèmes généraux.

Ces observations jettent beaucoup de jour sur la théorie du sommeil : elles servent à mieux entendre le délire vague par lequel il commence d’ordinaire, et les songes qui l’accompagnent assez souvent : et réciproquement, elles tirent une nouvelle force de l’histoire de ces phénomènes, lesquels s’y rapportent d’une manière sensible.

Quelques autres particularités, relatives à l’influence des maladies sur le caractère des idées et les passions, méritent également toute l’attention du philosophe : telles sont, par exemple, les habitudes morales propres aux affections hypocondriaques et mélancoliques, les penchans singuliers que développe le virus de la rage, &c.