Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/137

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que les deux questions précédentes se tiennent, et qu’elles ont l’une et l’autre un rapport direct avec l’objet qui nous occupe.

Car, d’un côté, s’il étoit bien démontré qu’il y a des mouvemens qui ne dépendent pas immédiatement de la sensibilité, l’on pourroit trouver plus facile de concevoir des déterminations sans choix et sans jugement.

Et de l’autre, s’il est vrai qu’il y ait des déterminations et des mouvemens dont l’individu n’a pas la conscience, l’on sent que beaucoup de phénomènes qui ont été confondus auront besoin d’être distingués ; que les principes, sans changer de nature, doivent être énoncés en d’autres termes, et les conséquences tirées d’une manière moins générale et moins absolue : je veux dire qu’il ne faudra pas confondre l’impulsion qui porte l’enfant, immédiatement après sa naissance, à sucer la mamelle de sa mère, avec le raisonnement qui fait préférer des alimens sains qu’on a déjà trouvés bons, à des alimens corrompus qu’on a trouvés mauvais ; et que, s’il n’en est pas, pour cela, moins certain que la sensibilité physique est la source unique de nos idées et de nos déterminations, il y auroit du moins peu d’exactitude à dire,