Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/138

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comme on le fait d’ordinaire dans les livres d’analyse philosophique, qu’elles nous viennent toutes par les sens, sur-tout d’après la signification bornée qu’on attache à ce dernier mot. Il sera nécessaire de revenir encore là-dessus, afin d’exposer ma pensée plus en détail : les observations sur lesquelles je me fonde, serviront, je crois, à rendre compte de plusieurs singularités, qui, sans cela, paroissent inexplicables, et qui devoient laisser beaucoup d’incertitudes dans les meilleurs esprits.

Mais reprenons la suite de nos idées.

Quand on examine attentivement la question de l’irritabilité et de la sensibilité, l’on s’apperçoit bientôt que ce n’est guère qu’une question de mots, comme beaucoup d’autres qui divisent le monde depuis des siècles. En effet, Haller et ses sectateurs conviennent que les muscles sont animés par une quantité considérable de nerfs, organes particuliers du sentiment ; que leurs mouvemens réguliers restent toujours soumis à l’influence nerveuse ; que les contractions par lesquelles ces mouvemens sont produits, ne durent pas long-temps lorsqu’elle ne s’exerce plus : et les physiologistes du parti contraire ne nient