Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/141

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impressions reçues par les sens proprement dits ? Voilà bien la question.

C’est par le mouvement progressif et volontaire, que l’homme distingue particulièrement sa propre vie et celle des autres animaux : le mouvement est pour lui, le véritable signe de la vitalité. Quand il voit un corps se mouvoir, son imagination l’anime. Avant qu’il ait quelque idée des lois qui font rouler les fleuves, qui soulèvent les mers, qui chassent dans l’air les nuages, il donne une âme à ces différens objets. Mais à mesure que ses connoissances s’étendent, il s’apperçoit que beaucoup de mouvement sont exécutés comme ceux de son bras, quand une force étrangère le déplace sans sa propre participation, ou même contre son gré. Il ne lui faut pas beaucoup de réflexion pour s’appercevoir que ces derniers mouvemens n’ont aucun rapport avec ceux que sa volonté détermine : et bientôt il n’attache plus l’idée de vie qu’au mouvement volontaire.

Mais, dès les premières et les plus simples observations sur l’économie animale, l’on a pu remarquer entre les phénomènes, une diversité qui semble supposer des ressorts de différente nature. Si le mouvement pro-