Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/150

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sions, dépendant de causes situées hors des nerfs qui les reçoivent[1], il y a toujours un instant rapide comme l’éclair, où leur cause agit sur le nerf qui jouit de la faculté d’en ressentir la présence, sans qu’aucune espèce de mouvement s’y passe encore ; que c’est, en quelque sorte, pour le seul complément de cette opération que le mouvement devient nécessaire ; et qu’on peut toujours le distinguer du sentiment, et sur-tout la faculté de sentir, de celle de se mouvoir. Nous ne devons pourtant pas dissimuler que cette distinction pourroit bien disparoître encore dans une analyse plus sévère ; et qu’ainsi la sensibilité se rattache, peut-être, par quelques points essentiels, aux causes et aux lois du mouvement, source générale et féconde de tous les phénomènes de l’univers.

Nous observerons aussi qu’en disant que les nerfs sont incapables de se mouvoir, nous avons entendu de se mouvoir d’une

  1. Elles en dépendent exclusivement, pour l’ordinaire, mais pas toujours, comme on le verra dans la suite ; ce qui du reste n’altère en rien ici la vérité de l’assertion générale, et sur-tout de l’observation qui s’y trouve liée.