Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/155

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autres, et que tout mouvement suppose une impression qui le détermine.

Puisque l’état des viscères du bas-ventre peut intervertir entièrement l’ordre des sentimens et des idées, il peut donc occasionner la folie, qui n’est autre chose que le désordre ou le défaut d’accord des impressions ordinaires : c’est en effet ce qu’on voit arriver fréquemment. Mais on observe aussi des délires qui tiennent aux altérations survenues dans la sensibilité de plusieurs autres parties internes. Il en est qui sont aigus ou passagers ; il en est qui sont chroniques, dans lesquels les extrémités sentantes extérieures des nerfs qui composent ce qu’on appelle les sens, ne se trouvent point du tout affectées, ou ne le sont du moins que secondairement : et ces délires se guérissent par des changemens directs opérés dans l’état des parties internes malades. Les organes de la génération, par exemple, sont très-souvent le siége véritable de la folie. Leur sensibilité vive est susceptible des plus grands désordres : l’étendue de leur influence sur tout le système fait que ces désordres deviennent presque toujours généraux, et sont principalement ressentis par le centre cérébral. La folie se