Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/156

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guérit alors par tout moyen capable de remettre dans son état naturel, ou de ramener à l’ordre primitif, la sensibilité de ces organes : quelques accidens ont même fait voir que leur destruction pouvoit, dans certains cas, produire le même effet.

L’époque de la puberté nous présente des phénomènes encore plus frappans et plus décisifs. Ils méritent d’autant plus d’attention, que tout s’y passe suivant des lois constantes et d’après le vœu même de la nature. Dans les animaux qui vivent séparés de tous ceux de la même espèce, la maturité des organes de la génération arrive un peu plus tard : loin des objets dont la présence pourroit la hâter par l’excitation de l’exemple, ou par certaines images qui réveillent la nature assoupie, l’enfance se prolonge : mais elle cesse enfin, même dans la solitude la plus absolue ; et le moment des premières impressions de l’amour n’en est souvent que plus orageux. Les choses se passent de la même manière dans l’homme, avec cette seule différence, que ses organes étant plus parfaits, sa sensibilité plus exquise, et les objets auxquels elle s’applique plus étendus et plus variés, les changemens qui s’opèrent