Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/167

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n’ont pas été précédées de celle de la résistance perçue, leur effet se réduit à des modifications intérieures, mais sans jugement formel, nettement senti par l’animal, qui le porte à penser qu’il existe autre chose que lui-même[1]. Pendant toute cette première époque, son existence propre, plus ou moins distinctement perçue, semble presque uniquement concentrée dans les impressions produites par le développement et l’action des organes : ces impressions peuvent toutes être regardées comme internes. La vue, l’ouïe, l’odorat et le goût, ne sont pas encore sortis de leur engourdissement ; et les effets du tact extérieur ne paroissent pas différer de ceux du tact des parties internes, exercé dans les divers mouvemens qui sont propres à leurs fonctions. Dès-lors cependant, il existe déjà des penchans dans l’animal ; il s’y forme des déterminations. Si l’enfant trépigne dans les derniers temps de la grossesse, s’il s’agite avec une inquiétude

  1. Au reste, nous reviendrons sur ce sujet, dans le dixième Mémoire ; et nous serons plus en état de nous faire des idées précises de ce qui se passe ici dans le système cérébral et nerveux. N’anticipons pas ici sur des idées qui paroîtront fort simples alors.