Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/199

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qui se développent et jouissent d’une vie véritable ; car elles sont animées par des nerfs dont l’influence y détermine les mêmes mouvemens que dans celles qui font partie d’un corps complet et régulier. Il en est de ces productions anomales comme des monstres sans tête dont nous avons parlé plus haut : la vie ne s’y conserve qu’autant qu’elles restent attachées aux organes qui leur ont donné naissance ; la nature les y forme et les y nourrit par un artifice particulier. Celles qui peuvent être rejetées dans une espèce d’enfantement, se flétrissent et meurent aussi-tôt qu’elles sont livrées à elles-mêmes ; parce qu’elles ne pompent plus alors, de sucs nourriciers analogues à leur nature. Mais on voit qu’elles avoient une vie propre, plus ou moins étendue, suivant celle de leurs nerfs, qui forment évidemment un système, comme le fait tout l’organe sensitif dans un enfant bien conformé[1].

  1. Les observateurs de physique végétale ont souvent remarqué dans les parties tronquées des plantes, certains développemens qui ne s’étendoient point à la plante entière. Un bourgeon peut végéter et fleurir, tandis que la branche et l’arbre auxquels il tient, ne jouissent plus de la vie ; il peut devenir le siège d’une