Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/222

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des limites plus ou moins étroites. Les expériences faites sur les animaux vivans confirment cette même vérité. Si l’on pique, ou si l’on irrite d’une manière quelconque, différens points de l’organe cérébral, on voit les convulsions, qui sont ordinairement produites par ce moyen, passer tour à tour d’un muscle à l’autre, et souvent ne pas s’étendre au-delà de ceux qui se rapportent aux points irrités. L’observation des phénomènes réguliers donne encore les mêmes résultats. Dans le sommeil, l’on agite le bras, la jambe, ou toute autre partie du corps, suivant le siége des impressions que l’organe sensitif reçoit et combine, suivant le caractère propre des idées qui se forment alors dans le cerveau : et pendant la veille, dans l’état le plus naturel, on voit des souvenirs lointains retracés par la mémoire, ou des tableaux formés par l’imagination, produire dans certains organes particuliers des mouvemens circonscrits, dont la cause agit sans doute exclusivement sur les points du système cérébral avec lesquels ces organes correspondent.

Enfin, les concentrations, soit de la sensibilité, soit du mouvement, dans certains