Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se rapportent pas à notre objet, et l’inflammation, et l’abcès du cerveau. Ainsi, dans les rêves suffoquans, dits cochemars (je parle encore uniquement de ceux qui ne tiennent point à des embarras de l’estomac, ou de la circulation, mais à des dispositions nerveuses particulières) ; dans les cochemars, dis-je, l’observation nous annonce, et nous fait reconnoître quelquefois, ou des sensations, ou des mouvemens qui commencent dans une partie, et vont se terminer dans une autre ; ou qui passent de la première à la seconde, sans qu’on puisse en trouver la cause dans les sympathies organiques connues. Ces transitions dépendent évidemment de déterminations conçues dans le sein même du système nerveux.

Un fait général met cette proposition hors de doute, et la présente dans tout son jour.

Les gens de lettres, les penseurs, les artistes, en un mot, tous les hommes dont les nerfs et le cerveau reçoivent beaucoup d’impressions, ou combinent beaucoup d’idées, sont très-sujets à des pertes nocturnes, très-énervantes pour eux. Cet accident se lie presque toujours à des rêves ; et quelquefois ces rêves prennent le caractère du cochemar,