Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/244

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que lorsqu’elle passe certaines limites, elle rend incapable de réfléchir, et même de former une volonté.

Ces rapports alternatifs des forces sensitives et des forces motrices, nous font voir pourquoi, dans l’épilepsie et dans la manie furieuse, où les sens externes reçoivent une moindre somme d’impressions, les organes moteurs acquièrent un surcroît souvent inconcevable d’énergie : c’est précisément le cas inverse de ces états de débilité musculaire dont nous venons de parler, et qui dépendent d’une excessive sensibilité. Ces rapports font voir très-nettement aussi l’immédiate liaison de la cause qui sent, avec la cause qui meut : et l’on est directement conduit à reconnoître que tous les mouvemens ont leurs points d’appui dans le sein du système cérébral, comme toutes les impressions quelconques y vont chercher leurs points de réunion.

Ainsi donc, les forces motrices s’engourdissent et s’éteignent, quand la sensibilité, par son influence vivifiante, par son action continuelle et régulière, ne les renouvelle pas ; mais elles se dégradent également, elles perdent de leur stabilité, de leur énergie,