Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

très-peu, quelquefois même ils n’ont point du tout l’odeur propre à l’espèce de l’animal ; ils fournissent une foible quantité des principes, ou des gaz ammoniacaux : en un mot, ils semblent tenir encore à l’état végétal dont ils viennent de sortir, et ils gardent, en quelque sorte, le même caractère incertain que les êtres dont ils ont été tirés.

Mais bientôt la vie agit avec une force toujours croissante, sur des humeurs qui paroissent presque homogènes dans les différentes espèces vivantes, et dans les différentes parties du même animal : elle donne à chacune de ces humeurs son caractère particulier ; elle les distingue dans les races, dans les individus, dans les organes. Leurs qualités se prononcent chaque jour davantage : jusqu’à ce qu’enfin, à raison même de leur exaltation, elles commencent à produire dans les solides, des contractions trop vives et trop durables ; ou que, par suite de leur épaississement, elles les solidifient de plus en plus, et concourent ainsi, avec d’autres causes qui font décliner l’énergie vitale, à précipiter encore sa chute, en rendant l’action de ses divers instrumens plus tumultueuse, ou plus lente et plus pénible.