Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/303

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cette dernière assertion, l’histoire rapportée par Lower.

Un jeune homme attaqué d’une violente hémorragie, qu’on avoit arrêtée plusieurs fois vainement, et qui se renouveloit sans cesse, fut soutenu dans ses défaillances, avec du bouillon très-fort, ou, pour mieux dire, avec du jus de viande. L’hémorragie continuant toujours, et le fluide qu’elle fournissoit étant à peine coloré, l’on s’apperçut par son odeur et par son goût, que c’étoit ce jus lui-même qui circuloit dans les vaisseaux au lieu de sang. Cependant le jeune homme se rétablit, recouvra ses forces ; et quelques années après, sa constitution devint athlétique, suivant l’expression de l’observateur.

Le même fait s’est renouvelé deux fois sous mes yeux, dans des circonstances presque entièrement semblables.

Il est seulement nécessaire d’observer ici, que l’abondance de la matière glutineuse dans les graines céréales, les rend quelquefois trop nourrissantes ; que les plantes crucifères, ou tétradynames sont plutôt des assaisonnemens et des remèdes que des alimens, et que leur abus, ou leur usage déplacé peut quelquefois porter un principe