Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/308

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gement, éprouve, de son côté, des résistances graduelles analogues. Ces résistances, qui la règlent d’abord, la gênent dans la suite et la troublent ; elles l’affoiblissent même radicalement, en altérant les fonctions qui reproduisent sa cause : et quelquefois leur intensité peut s’accroître jusqu’à réduire, sans autre maladie caractérisée, l’énergie nerveuse à la plus entière impuissance. Il est vraisemblable que les choses se passent ainsi dans certains cas de mort sénile, mais non dans tous, comme le pensoit Boerhaave. Cette mort, dont j’ai eu l’occasion d’observer deux, ou trois exemples sur des sujets d’un âge peu avancé, et sans que les cadavres ayent ensuite présenté aucun vestige d’ossification, extraordinaire, ou d’endurcissement des solides, arrive, en effet, le plus souvent par l’extinction directe des forces du système nerveux.

Tels sont les changemens généraux qui surviennent dans l’économie animale, aux différentes époques, et par l’action même de la vie. Mais pour bien connoître leurs effets, il ne suffit pas de les considérer ainsi par grands résultats : si l’on veut sur-tout pouvoir faire de cette connoissance, une utile