Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/336

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tielle. Beaucoup de vaisseaux se sont successivement oblitérés : les parois et les extrémités des autres, en s’étendant et devenant, de jour en jour, plus denses et plus fermes, ont perdu par degrés de leur souplesse ; elles sont devenues, de plus en plus, incapables de céder. Mais l’énergie vitale s’est accrue dans une plus grande proportion ; elle peut surmonter sans peine ces premiers obstacles : et les actes de la vie ne sont encore accompagnés d’aucun sentiment de gêne et de travail. Aussi, la conscience de sa force pousse-t-elle sans cesse le jeune homme hors de lui-même : elle n’inspire à son cœur et à son cerveau, que des affections et des idées de confiance et de bonheur.

Tout le tems que dure ce premier état respectif des vaisseaux et des forces vitales, la pléthore sanguine est dans le système artériel ; c’est-à-dire, que les artères contiennent une plus grande abondance relative de sang : et les hémorragies sont fournies directement par leurs extrémités. Mais au moment où la résistance des solides commence à contrebalancer l’action du système nerveux et l’impulsion des humeurs, il se fait une révolution presque subite dans la distribution du