Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/339

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puissance par un meilleur usage : on cherche à les fortifier de tous les secours extérieurs que l’observation et l’expérience peuvent fournir. La situation présente de l’homme commence à l’occuper sérieusement ; et ses regards ne se portent pas sans inquiétude vers l’âge qui s’avance. C’est le moment d’économiser, d’étendre tous les moyens actuels, de se créer des ressources pour l’avenir. Aussi, l’âge mûr est-il caractérisé, chez tous les grands peintres de la nature humaine, par des déterminations plus mesurées et plus réfléchies ; par le soin de ménager les hommes avec lesquels on a des rapports, et de cultiver l’opinion publique ; par une plus grande attention donnée à tous les moyens de fortune.

Si nous remontons à la source même du bonheur, nous verrons qu’il consiste particulièrement dans le libre exercice des facultés, dans le sentiment de la force et de l’aisance avec lesquelles on les met en action. Les opérations des organes ne sont pas toutes également nécessaires ; et, parmi les besoins, il en est qui souffrent plus d’interruptions, ou de retards que les autres ; mais c’est un besoin général pour la machine vivante, de