Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/349

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venir la cause de vives souffrances : mais dans le principe, elles sont de véritables crises ; elles prouvent l’énergie de l’action vitale : et quand le rhumatisme et la goute ont un cours régulier, je veux dire, quand leur cause se porte sur les extrémités et ne reflue point vers les organes internes ; quand les matériaux de la pierre s’évacuent en sable léger, à mesure qu’ils se rassemblent dans la vessie, ou dans les reins : la nature satisfaite d’avoir éloigné son ennemi, mêle souvent alors aux douleurs même les plus vives, un sentiment de bien-être qui se manifeste par l’activité de l’esprit, par les affections bienveillantes et la gaîté. Mais si l’humeur lithique, gouteuse ou rhumatismale, est au contraire incertaine dans sa direction ; si elle affecte ou menace d’affecter les parties précordiales : alors l’inquiétude, l’anxiété, s’emparent de tout l’être sensitif ; l’esprit est sans force et sans lumière ; l’âme se refuse à tous les sentimens de bonheur.

En entrant dans la vieillesse, l’homme s’apperçoit trop évidemment de son déclin. Mais cet effet ne date pas uniquement de l’époque qui le met en évidence. Il y a déjà long-temps qu’après être parvenue à son