Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/361

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de son temps, aux recherches des médecins. Il regardoit l’art de rendre la mort douce[1], comme le complément de celui d’en retarder l’époque. Persuadé que la durée commune de la vie de l’homme peut être rendue beaucoup plus longue, par différentes pratiques dont il n’appartient qu’à la médecine de tracer les règles ; il vouloit, dans ses vœux de perfectionnement général, que l’art réunît toutes ses ressources pour améliorer notre dernier terme, comme un poète dramatique rassemble tout son génie pour embellir le dernier acte de sa pièce. En un mot, si la vie ne lui paraissoit devoir produire tous ses fruits, que lorsque le cours de ses diverses saisons seroit devenu moins rapide ; il pensoit également qu’elle ne peut être entièrement heureuse, que lorsqu’on saura les moyens de donner à ses derniers momens, le caractère paisible et doux que, sans nos erreurs de régime et nos préjugés, ils auroient peut-être presque toujours naturellement.

Quand je parlerai de l’influence que la médecine doit avoir un jour, sur le perfection-

  1. C’est ce qu’il appelle l’euthanasie.