Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/366

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Notre intention n’est point de retracer des tableaux faits pour plaire à l’imagination ; rien assurément ne seroit ici plus facile. Dans les sujets de cette nature, le physiologiste est sans cesse entouré d’images qui peuvent le captiver et le troubler lui-même : et la peinture des sentimens les plus passionnés vient, presque malgré lui, se mêler sans cesse aux observations du moraliste philosophe. Nous voulons éloigner, au contraire, tout ce qui pourroit s’écarter de la plus froide observation : nous sommes, en effet, des observateurs, non des poètes ; et dans la crainte de détourner l’attention que cet examen demande, par des impressions entièrement étrangères à notre but, nous aimons mieux n’offrir que le plus simple énoncé des opérations de la nature, et nous renfermer dans les bornes de la plus aride et de la plus froide exposition.

§. i.

L’homme, ainsi que les autres animaux les plus parfaits, à la tête desquels le placent sa structure et son éminente sensibilité, se propage par les concours de deux êtres, dont l’organisation a beaucoup de choses com-