Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/377

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délicate : elles doivent s’exercer sur de petits objets : leur esprit acquerra par conséquent, plus de finesse et de pénétration, que d’étendue et de profondeur. Menant une vie sédentaire (car la nature des travaux qui leur conviennent, ne les y retient pas moins fortement, que les penchans immédiats dépendans de leur organisation), vous voyez, en quelque sorte, se développer en elles, un nouveau système physique et moral. Elles sentent leur foiblesse ; de-là, le besoin de plaire : elles ont besoin de plaire ; de-là, cette continuelle observation de tout ce qui se passe autour d’elles ; de-là, leur dissimulation, leurs petits manèges, leurs manières, leurs grâces, en un mot leur coquetterie, qui, dans l’état social actuel, doit être regardée comme la réunion, ou le résultat de leurs bonnes et de leurs mauvaises qualités.

Par les raisons contraires, les petits garçons trouvent dans leur instinct, une pente originelle et caractéristique : ils doivent, en conséquence, contracter des manières et des habitudes absolument opposées. Plein du sentiment de leur force naissante, et du besoin de l’exercer, le repos leur est désagréable et pénible : il leur faut des mouve-