Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qualités de son esprit et le rôle qu’elle doit jouer dans la vie, lui défendent plus impérieusement encore, peut-être, de se donner en spectacle dans le lycée, ou dans le portique.

On a vu cependant quelques philosophes qui, ne tenant aucun compte de l’organisation primitive des femmes, ont regardé leur faiblesse physique elle-même comme le produit du genre de vie que la société leur impose, et leur infériorité dans les sciences, ou dans la philosophie abstraite, comme dépendante uniquement de leur mauvaise éducation. Ces philosophes se sont appuyés sur quelques faits rares, qui prouvent seulement qu’à cet égard, comme à plusieurs autres, la nature peut franchir quelquefois, par hasard, ses propres limites. D’ailleurs, la femme appartenant à celle des espèces vivantes dont les fibres sont, tout ensemble, les plus souples et les plus fortes, elle est assurément très-susceptible d’être puissamment modifiée par des habitudes contraires à ses dispositions originelles. Mais il s’agit de savoir si d’autres habitudes ne lui conviennent pas mieux ; si elle ne les prend pas plus naturellement, si, lorsque rien d’acci-