Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/421

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S’il n’y avoit pas une différence originelle dans l’organisation générale de l’homme et de la femme, les impressions que communiquent au système nerveux les parties génitales, se ressembleroient au fond parfaitement dans l’un et dans l’autre. Dans l’un et dans l’autre, en effet, la puberté stimule également les glandes et le cerveau ; elle imprime au sang des mouvemens et des qualités qui paroissent relativement les mêmes ; elle agit d’une manière, au moins analogue, sur les instrumens particuliers de la voix. Mais, d’un sexe à l’autre, la contexture générale des organes, et les nouvelles liqueurs stimulantes qui se préparent alors, diffèrent essentiellement. Dans le jeune homme, il faut que la roideur des fibres augmente, que toutes les impressions deviennent plus brusques. Dans la jeune fille, l’extrême facilité des mouvemens les retient à un degré bien plu bas de force ; ils prennent seulement un caractère plus vif.

Le nouveau besoin qui se fait sentir à lui, produit dans le jeune homme un mélange d’audace et de timidité : d’audace, parce qu’il sent tous ses organes animés d’une vigueur inconnue ; de timidité, parce que la