Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/423

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n’est pas sans fondement, qu’on a dit que l’esprit venoit alors aux filles ; et les plaisanteries relatives au moyen par lequel ce prétendu miracle s’opère, portent sur un fond réel et physique. Les premières années qui succèdent à la nubilité, sont quelquefois accompagnées d’une espèce d’explosion de talens de plusieurs genres. J’ai vu nombre de fois, la plus grande fécondité d’idées, la plus brillante imagination, une aptitude singulière à tous les arts, se développer tout-à-coup chez des filles de cet âge, mais s’éteindre bientôt par degrés, et faire place, au bout de quelque temps, à la médiocrité d’esprit la plus absolue. La même cause, ou la même circonstance n’a souvent pas moins de puissance, chez les jeunes garçons : souvent aussi les heureux effets n’en sont pas plus durables. Il paroît cependant qu’on observe plus ordinairement chez les femmes, cette exaltation et cette chute climatérique de la sensibilité.

C’est une remarque singulière et qui revient parfaitement à notre sujet, que la folie ne se montre presque jamais dans la première époque de la vie. On rencontre, avant l’âge de puberté, des imbécilles, des épilep-