Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/436

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ment femme, à trop d’égards encore, jusque bien avant dans la vieillesse[1].

Mais lorsque le système des organes de la génération, suivant une marche plus conforme à la nature, perd vers ce temps, la partie de sensibilité qui se rapporte plus directement à la reproduction de l’espèce ; lorsque ses fonctions s’engourdissent par degrés, et cessent entièrement enfin à l’époque convenable : toutes les habitudes de l’économie animale éprouvent certaines modifications qu’il est facile de saisir. La voix devient plus forte ; le léger duvet de la jeunesse acquiert sur le visage une épaisseur, une longueur, une consistance qu’on ne voudroit lui trouver que dans l’homme : les goûts n’ont plus cette tournure vive et délicate ; les idées prennent une autre direction.

Je ne citerai, relativement à l’état moral, qu’un seul exemple, mais qui me paroît tenir à tout, et, pour ainsi dire, tout expliquer.

Les jeunes filles, même avant que la nubi-

  1. Les mauvaises habitudes de l’imagination prolongent et aggravent sans doute beaucoup ces dispositions, si funestes alors au bonheur.