Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/468

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produit un surcroît d’énergie dans les sucs vivans ; et qu’à son tour l’extrême vitalité de ces sucs, ou l’excès des qualités qui leur sont propres, augmente la sensibilité des organes, toujours proportionnelle à l’activité de leurs stimulans naturels.

Jusqu’à présent, nous devons en convenir, l’application des idées chimiques à la physique animale n’a pas éé fort heureuse. Cependant, sans le secours de la chimie, nous n’aurions, sans doute jamais bien connu plusieurs substances qui se produisent dans les corps animés, ou qui se développent lors de leur décomposition ; et les dernières expériences des chimistes français semblent offrir de nouveaux points de vue, et de nouvelles espérances à la médecine. Ce sont eux, en particulier, qui nous ont fait mieux connoître le phosphore, dont la découverte date du commencement du siècle[1], mais dont la doctrine de Lavoisier, touchant la combustion, a pu seule assigner la place parmi les corps non encore décomposés de la nature.

On sait que le phosphore se retire des matières animales. Il se retrouve aussi dans

  1. C’est-à-dire, du siècle dix-huitième.