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dues ces lumières phosphoriques qu’on observe si souvent la nuit dans les amphithéâtres ; et c’est principalement autour des cerveaux mis à nu, ou de leurs débris épars sur les tables de dissections, qu’elles se font remarquer. Or, un assez grand nombre d’observations me font présumer que la quantité de phosphore qui se développe après la mort, est proportionnelle à l’activité du système nerveux pendant la vie[1]. Il m’a paru que les cerveaux des personnes mortes de maladies caractérisées par l’excès de cette activité, répandoient une lumière plus vive et plus éclatante. Ceux des maniaques sont très-lumineux : ceux des hydropiques et des leuco-flegmatiques le sont beaucoup moins.

§. iii.

Depuis que les belles expériences de Franklin ont fixé l’attention des savans sur les

  1. La vivacité de la lumière que répandent les animaux phosphoriques, se rapporte à celle de leur énergie vitale, ou au degré de leur excitation. Cette lumière est, par exemple, plus brillante dans le temps de leurs amours : il paroît même qu’elle est destinée dans plusieurs espèces, à servir de guide et de fanal au mâle, quand il cherche sa femelle : elle est alors à la lettre, le flambeau de l’amour.